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La Scuderia Ferrari remporte le Championnat du monde des voitures de sport

05 luglio 2019

Si le Championnat du monde de Formule 1 est considéré par beaucoup comme « l'expression maximale » du sport automobile, le meilleur outil de promotion commerciale et de développement technique pour un constructeur automobile fut pendant longtemps le Championnat des voitures de sport.Des véhicules ouverts et à deux places, pouvant être utilisés tant en course que vendus en équipement route : les spiders privilégiés par les jeunes générations aisées de  l'époque, aimant la vitesse et la belle vie ; par des personnages du show-business, de la finance, des entrepreneurs...

Dans le bilan de la société, la vente de voitures de sport et des dérivées route générait un chiffre d'affaires plus élevé que celui garanti par le succès des monoplaces. Pour définir les voitures de sport, les termes Barchetta et Prototypes sont également adoptés au fil du temps. Dans les deux cas en connaissance de cause, étant donné la forme de ces voitures et la tendance à expérimenter en course des solutions pouvant être utilisées sur les modèles routiers.

En 1953, la Fédération Internationale de l'Automobile crée le Championnat du monde des voitures de sport. Ce trophée directement remis à la marque victorieuse revêt plus d'importance que le Championnat du monde de Formule 1 qui couronne uniquement le pilote (le titre Constructeur ne sera décerné qu'à partir de 1958). C'est justement pour cette raison que les pilotes officiels courent dans les deux catégories, souvent aux côtés de gentlemen-drivers aisés qui achètent les voitures, ou de jeunes promesses, désireuses d'« usurper les secrets du métier » aux champions plus expérimentés et de se mettre en avant.

Les courses de la catégorie Sport se déroulent au milieu de la foule, sur des parcours en ville qui accueillent les célèbres Mille Miglia, Targa Florio, Carrera Panamericana, ou partiellement ouverts à la circulation comme Le Mans, pour la course d'endurance la plus célèbre au monde. La saison 1953 débute aux États-Unis, avec les 12 Heures de Sebring, désertées par les constructeurs européens, étant donné que pour le classement final, seuls les quatre meilleurs résultats comptent ; quoi qu'il en soit, la 166 MM privée d'Ed Lunken et de Charles Hassan arrive sixième.

Lors de l'épreuve suivante, les Mille Miglia, la Scuderia Ferrari veut commencer son championnat sous les meilleurs hospices. Elle inscrit quatre 340 MM : deux à carrosserie Vignale pour le Comte Giannino Marzotto et le gallois à licence américaine Tom Cole, et deux « habillées » Touring pour Luigi Villoresi et Nino Farina. Marzotto s'impose, en costume-cravate, établissant la nouvelle meilleure moyenne de la course à plus de 142 km/h et renouvelant le succès obtenu en 1950 sur la Ferrari 195 S Coupé, toujours avec son ami Marco Crosara comme copilote. La voiture utilisée par Marzotto est la même avec laquelle Villoresi s'est imposé un mois auparavant sur le Tour de Sicile.

Un bolide de plus de 300 chevaux demandant une conduite exigeante. Marzotto remporte la course devant Juan Manuel Fangio, Felice Bonetto et Cole. La troisième épreuve de la saison sourit peu aux couleurs de Maranello. Lors des 24 Heures du Mans la Scuderia aligne trois 375 MM Berlinetta Competizione Pinin Farina, dont deux équipées du propulseur de la 340 MM, tandis que celle d'Alberto Ascari et Villoresi est dotée du nouveau 4,5 litres de 340 chevaux de la 375 F1.

Les frères Giannino et Paolo Marzotto franchissent la ligne d'arrivée en cinquième position. Nino Farina et Mike Hawthorn sont disqualifiés pour un appoint de liquide de frein non autorisé par le règlement. Malheureusement, Tom Cole au volant de la 340 MM Vignale Spider avec Luigi Chinetti, trouve la mort pendant la course. À partir des 24 Heures de Spa suivantes, les trois 375 MM adoptent le propulseur de 4 500 cm3. Farina/Hawthorn décrochent la victoire, tandis que dans l'autre course des 1 000 km du Nürburgring, tout aussi exigeante et prestigieuse, la première place est décernée à Ascari/Farina, cette fois à bord d'une Spider et non d'une Berlinetta.

La Maison de Maranello ne participe pas au Tourist Trophy, mais inscrit cinq voitures à la Carrera Panamericana, par le biais de la Scuderia Guastalla de Luigi Chinetti et Franco Cornacchia. La quatrième place de Guido Mancini et Fabrizio Serena garantit les derniers points qui scellent à jamais la conquête du titre mondial. Un nouveau chapitre du mythe Ferrari commence.