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16 juil.Magazine, Passion

La preuve par douze

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La preuve par douze

Après le lancement des nouveaux modèles 12Cilindri, nous voulions savoir ce qui rend le légendaire V12 de la marque si spécial pour les Ferraristi. Dans une série de quatre histoires, des collectionneurs du monde entier répondent à cette question. Le premier est l’investisseur immobilier Koweïtien Meshal Al Marzouq…

Texte : Kevin M. Buckley/Photos : Tasneem Alsultan

Comme beaucoup de belles histoires d’amour, la passion de Meshal Al Marzouq pour Ferrari a commencé lors d’un mariage. Dans les années 80, alors qu’il était encore écolier, un cadeau de mariage destiné à sa sœur, la mariée, stupéfia les invités : une Ferrari 412 bleue avec un intérieur blanc. « Et une planche de bord bleue, rare pour l’époque », se remémore-t-il en souriant.




Ci-dessus : Meshal Al Marzouq avec sa LaFerrari (au centre), 812 Competizione et F12tdf




Tout le monde en est tombé amoureux. Les rumeurs familiales selon lesquelles l’adolescent Meshal aurait pris le volant avant même d’avoir son permis sont des choses qu’il « ne peut pas commenter », dit-il en plaisantant, dans un excellent anglais. Après avoir étudié aux États-Unis, il acquiert sa première Ferrari alors qu’il est encore dans sa vingtaine : une 550 Maranello. Aujourd’hui, grâce à une carrière brillante dans l’entreprise familiale (qui s’occupe d’immobilier commercial, mais aussi d’investissements variés dans la banque et la finance européennes), Meshal est devenu un Ferrarista impliqué et très exigeant.

Il possède actuellement « une douzaine » de Ferrari, « allant du V6 à l’hybride, en passant par la LaFerrari et la SF90. » Il aime partager cette passion automobile avec ses enfants maintenant adultes. Son fils Khaled fait carrière dans l’entreprise familiale et participe déjà, à 26 ans, à la série Challenge, où il compte plusieurs victoires. Sa fille Sarah, âgée de 24 ans, a obtenu un Master en Angleterre. Tous deux aiment emprunter des voitures dans le garage de leur père. 




Ci-dessus : Meshal avec sa Ferrari Purosangue, parfaite pour parcourir les paysages désertiques du Koweït




« Ils aiment et respectent les voitures, et je leur fais suffisamment confiance pour qu’ils les conduisent toutes », explique Meshal. « Pas la LaFerrari cela dit ! », se corrige-t-il rapidement. « Obtenir des pièces de rechange ne serait pas si simple », explique-t-il dans un rire un peu nerveux.

Un « garage-musée » est en cours de conception : ce bâtiment ultra-moderne, aménagé pour accueillir sa collection au Koweït, abritera d’ici l’année prochaine une vingtaine de voitures.

Au lendemain de sa dernière visite à Maranello, il confirme que les six modèles de son écurie V12 ont subi le traitement Tailor Made, qui reflète un goût artistique confirmant la réputation de connaisseur d’art de la famille Al Marzouq.




« Selon moi, le V12 est comme une “ligne” qui traverse Ferrari. Je conduis beaucoup d’autres voitures. Mais les V12 restent les V12 », déclare-t-il. « À cause du son », poursuit-il. « C’est un tout. Il m’inspire une “sensation” globale, avec le couple et le son. » Il réfléchit attentivement avant d’ajouter : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de nouvelles voitures, des hybrides, et ainsi de suite. Mais la sensation que procure le V12 est différente. » Il soupire et ajoute calmement : « Totalement différente. »

Sa voiture de tous les jours est aussi une Ferrari. « Ma voiture du quotidien est la SF90 Stradale », explique-t-il. « Il s’agit d’une hybride, elle est donc silencieuse. Ainsi, lorsque je quitte la maison et que j’arrive au bureau, personne ne le sait », dit-il en riant. « Ensuite, surtout le week-end, j’aime conduire les voitures V12. »

La conversation mentionne le frère de Meshal, célèbre éleveur équin dans une région du monde réputée pour ses chevaux de race. Cela incite Meshal à essayer une nouvelle fois d’expliquer ce qui rend le V12 si spécial à ses yeux.





Ci-dessus : une 812 Competizione complète la collection enviable de chevaux cabrés à moteur V12 de Meshal




« C’est évidemment le son, dit-il, et la puissance, bien entendu. » Il marque une pause, lève à nouveau les yeux, en quête d’inspiration, avant de poursuivre lentement. « Oui, c’est comme lorsque vous montez à cheval et que vous vous accrochez aux rênes. Car le cheval est toujours prêt, prêt à partir. Il est prêt à partir à tout moment. »

Et le V12 donne-t-il l’impression d’un cheval de race impatient ? « Oui, c’est comme un cheval. » L’analogie appropriée provoque un sourire de satisfaction sur le visage de Meshal.


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