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06 aoûtMagazine, Passion

Une relation particulière

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Une relation particulière

Niki Lauda et Clay Regazzoni – deux personnages très différents en apparence –ont inspiré une génération entière de pilotes par leur courage et leur dévouement

Texte : Davide Marchi

Nous sommes fin 1975 avec cinq icônes Ferrari réunies sur la même photo. À l’arrière-plan, deux exemplaires de la légendaire 312 T de Formule 1, avec le directeur technique et concepteur Mauro Forghieri. Au premier plan, la 308 GTB qui venait d’être lancée au Mondial de l'Automobile de Paris et les deux pilotes de la Scuderia, Niki Lauda et Clay Regazzoni.

La photo a été prise au cours d’une journée d’essais à Fiorano après la fin de la saison 1975, marquée par le premier titre mondial remporté par Lauda. La 308 GTB, l’ancêtre des voitures de sport à huit cylindres de Maranello, se trouvait sur le circuit parce que les deux pilotes de course avaient demandé à l’essayer. Ils étaient attirés par ses lignes attrayantes, mais surtout par ses performances. Construite avec une carrosserie en fibre de verre, elle ne pesait qu’un peu plus de 1 000 kg et pouvait facilement dépasser les 250 km/h, un rapport poids/puissance qui ne manqua pas d’impressionner les deux pilotes de Formule 1. On voir sur la photo, Niki et Clay discuter, probablement de questions techniques.





Ci-dessus : Niki Lauda (à gauche) et Clay Regazzoni font une pause lors des essais à Fiorano en 1975




Ils ont eu d’emblée une relation particulière, même si, à première vue, ils avaient peu de choses en commun. Niki n’a jamais caché que, sans Clay, il ne se serait jamais retrouvé chez Ferrari. « Mais avec mes résultats, j’ai sans aucun doute fait bonne impression », déclara Niki pendant un événement en 2016. Il disait de Clay : « Il aimait la vie, il était très gentil, une personne respectable avec laquelle je me suis toujours bien entendu. Nous n’étions pas aussi différents que les gens le pensaient ».

En 2006, peu de temps avant sa mort, Clay déclara à propos de Niki : « nous n’avions pas grand-chose en commun. J’ai vécu ma vie un jour à la fois et je ne me suis jamais soucié de gagner. Je voulais m’amuser, aussi bien au volant qu’en dehors de la voiture. Mais Niki était programmé pour gagner, un bourreau de travail sur le circuit, ne profitant pas beaucoup de la vie ». En effet, il est difficile de trouver des photos de l’Autrichien sans sa combinaison de course. On le voyait rarement sourire et il semblait toujours occupé, concentré et déterminé.





Ci-dessus : Lauda et Regazzoni étaient coéquipiers chez Scuderia pour les saisons 1974, 1975 et 1976 de F1




Clay était toujours souriant et ses photos étaient toujours à l’honneur dans les pages de nombreux magazines de l’époque. Il était heureux de passer à la télévision, il a même dansé avec la chanteuse et l’icône de la culture pop Raffaella Carrà. Pourtant, ces deux hommes sont devenus, à des moments différents et à leur manière, des modèles d’inspiration. En 1976, Niki fut hélas victime du tristement célèbre accident du Nürburgring qui le laissa avec de terribles brûlures. Il reprit le volant 42 jours plus tard. Il a été une source d’inspiration pour de nombreuses personnes confrontées à des situations semblables. Le pilote Autrichien a ensuite remporté deux autres titres de champion du monde, notamment en 1977 avec Ferrari.




Ci-dessus : Regazzoni et Lauda posent avec la légendaire voiture de course de Formule 1 Ferrari 312 T




Le contrat de Clay avec la Scuderia s’est conclu la même année, mais il a continué à courir en F1 avec d’autres équipes. En 1980, il disputait une course à Long Beach pour l’écurie Ensign lorsque ses freins lâchèrent, il ne put éviter de percuter l’arrière d’une voiture arrêtée sur la piste. Gravement blessé aux jambes et à la colonne vertébrale, il subit une opération bâclée, qui le rendit paraplégique et le contraignit à rester dans un fauteuil roulant pour le reste de sa vie. Il ne perdit pourtant pas le goût du sport automobile. Il participa à plusieurs rallyes, dont le redoutable Dakar, dans des voitures spécialement aménagées avec des commandes manuelles, les mêmes qui équipaient les voitures de route à l’usage des paraplégiques. Niki avait certainement raison : Clay et lui n’étaient pas si différents après tout.

CET ARTICLE EST EXTRAIT DU NUMÉRO 62 DU THE OFFICIAL FERRARI MAGAZINE


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