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25 août 2022

1952 - L’année où nous avons tout raflé

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1952 - L’année où nous avons tout raflé

Le premier Championnat du monde de Ferrari fut remporté au cours d’une année où elle a balayé toute la concurrence sur le chemin de la gloire

Texte – Gavin Green

C’est un exploit sans égal dans l’histoire du Championnat du monde. Ferrari remporta tous les Grands Prix de la saison 1952. Alberto Ascari devint le premier Champion du monde de Ferrari, en gagnant tous les Grands Prix sauf un, en Suisse, où il ne prit pas le départ de la course. Peu importe, Ferrari décrocha quand même la victoire grâce au coéquipier d’Ascari, l’Italien Piero Taruffi.


Si ce Championnat du monde fut le plus unilatéral de tous, la saison 1952 comptait néanmoins l’une des listes de participants les plus importantes et les plus variées. Cela s’explique en partie par le fait qu’elle se déroula selon le règlement de la Formule 2 et non de la Formule 1.


 




Piero Taruffi a remporté le seul Grand Prix que son compatriote italien Alberto Ascari n'a pas remporté en 1952




En 1951, deux équipes dominaient les courses : Ferrari et Alfa Romeo. Alfa Romeo se retira après avoir remporté le titre cette année-là. Craignant une domination totale de Ferrari, les organisateurs décidèrent que les Championnats 1952 et 1953 se dérouleraient conformément au règlement de la Formule 2.


Les voitures plus petites et moins puissantes étaient propulsées par un moteur limité à 2 litres. La baisse des coûts incita davantage d’équipes à s’inscrire. Ferrari s’en plaignit, mais continua à développer tranquillement sa nouvelle voiture.


Probablement la voiture la plus performante de l’histoire des Grands Prix, la Tipo 500 était équipée d’un moteur quatre cylindres de 180 ch aussi puissant que fiable. Il était placé derrière l’essieu avant : cette configuration à moteur central avant servait à améliorer la répartition du poids et la maniabilité.





Le champion du monde de 1952 Alberto Ascari discute avec le grand Enzo Ferrari au bord de la piste




Les courses automobiles sont interdites en Suisse depuis le drame aux 24 Heures du Mans de 1955, où 83 spectateurs furent fauchés par une voiture catapultée dans la foule. Mais en 1952, le Grand Prix de Suisse inaugurait le calendrier. Le leader de la Scuderia Ferrari, Ascari, était en Amérique où il se préparait pour les prestigieux 500 miles d’Indianapolis au volant d’une Ferrari spécialement développée pour la course sur l’ovale à grande vitesse.


Dérivée de la monoplace de F1 de l’année précédente, la 375 Indianapolis montait le même V12 de 4,4 litres. La puissance passa de 350 à 380 ch, l’empattement et le châssis furent allongés. Ascari se retira lorsqu’une des roues arrière à rayons métalliques de F1 se brisa, l’envoyant dans la pelouse centrale. Les concurrents locaux utilisaient tous des jantes plus robustes en magnésium. Ce fut la première et dernière participation de la Scuderia à Indianapolis.


Mais une autre raison poussa Ascari à traverser l’Atlantique. De 1950 à 1960, les 500 miles d’Indianapolis comptaient officiellement comme manche du Championnat du monde, même si la course, disputée selon un règlement différent, avec des voitures différentes, par des pilotes différents, tous basés aux États-Unis, n’était pas un « Grand Prix ». Cette situation plutôt étrange changea lorsque le Grand Prix des États-Unis fut instauré.





Alberto Ascari sourit fièrement après sa victoire à Indianapolis en 1952




Entre-temps, sur le circuit de Bremgarten en Suisse, Taruffi mena la course pour offrir un doublé à Ferrari et sa première victoire en Grand Prix à la Tipo 500. Il y eut un autre doublé lors de la manche suivante, à Spa en Belgique, où Ascari battit son coéquipier Nino Farina de près de deux minutes.


Ferrari signa un triplé au Grand Prix de France et un doublé au Grand Prix de Grande-Bretagne, avec une Cooper en troisième position avec deux tours de retard. Enzo Ferrari repéra le potentiel de son jeune pilote. Mike Hawthorn courra en Ferrari l’année suivante. En Allemagne, Ferrari s’adjugea un quadruplé. Lors de la dernière manche à Monza, une nouvelle Maserati défia Ascari et se classa deuxième, plus d’une minute derrière le nouveau Champion du monde.


L’année suivante, en 1953, Ferrari et Ascari domineront aussi le Championnat.


L’impétueux Italien, vainqueur en moto, en F1 et en voitures de sport, était réputé pour son style de course précis. Il était considéré comme l’un des pilotes les plus sûrs dans l’une des décennies les plus dangereuses. Son père Antonio avait également été pilote de course et un ami proche d’Enzo Ferrari. Il eut un accident fatal alors qu’il menait le Grand Prix de France en 1925. Le jeune Alberto n’avait que six ans.


Ascari disparut en 1955 lors d’une séance d’essais à Monza dans des circonstances qui restent encore mystérieuses. Il avait 36 ans, l’âge auquel son père mourut.





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