Avec l’arrivée de la Ferrari 12Cilindri propulsée par un V12 atmosphérique monté à l’avant, le moment est choisi pour célébrer quelques-uns de ses illustres prédécesseurs…
Le Ferrari V12 jouit depuis toujours d’un statut presque mythique. Considéré comme l’un des meilleurs moteurs de tous les temps, il a propulsé certaines des plus grandes voitures jamais sorties de Maranello, qui à leur tour figurent parmi certaines des plus belles voitures au monde.
Si ce moteur légendaire est réputé pour être le cœur battant des voitures GT classiques de Ferrari, l’histoire du moteur V12 Ferrari remonte à un peu plus loin. En effet, la toute première voiture de la marque, la Ferrari 125 S de 1947, était équipée d’un V12 Colombo monté à l’avant, mais sa capacité était limitée à 1,5 litre et ne développait que 118 ch. La capacité et la puissance du moteur ont augmenté au cours des 15 années suivantes grâce au développement continu du V12. Une pièce devenue essentielle lorsque Ferrari commença à s’imposer dans les courses de voitures de sport. Toutefois, ce n’est qu’avec les débuts de la légendaire Ferrari 250 GTO en 1962 que le V12 acquit son véritable statut de moteur phare pour les modèles de performances haut de gamme de Ferrari.
La GTO ne se limitait pas à être l’une des plus grandes voitures de route de la marque, elle était aussi une authentique voiture de course avec une plaque d’immatriculation. Elle incarnait totalement la philosophie de Ferrari, à savoir l’excellence des performances et du design. La GTO était propulsée par un V12 Colombo de 3,0 litres monté à l’avant. Avec ses 300 ch, il permit à la voiture d’atteindre une vitesse de pointe de 280 km/h et de remporter un franc succès au Championnat mondial des constructeurs de GT de la FIA. Seuls 36 modèles furent fabriqués entre 1962 et 1964, et tous existent encore aujourd’hui.
Si la GTO est certainement la plus célèbre, l’incarnation de la Ferrari V12 classique à moteur avant est sans aucun doute la 365 GTB4, plus connue sous le nom de Daytona. Son capot incroyablement long abritait le dernier V12 Colombo, d’une cylindrée de 4,4 litres et d’une puissance musclée de 352 ch. Elle atteignait une vitesse de pointe de 280 km/h. Des chiffres étonnants pour une voiture qui fit ses débuts en 1968. Moyen de transport de prédilection de la jet-set naissante de la fin des années 60, la Daytona devint également une voiture de course très performante, dont les versions de compétition furent vainqueur dans leur catégorie aux 24 Heures du Mans en 1972, 1973 et 1974.
Après plus de vingt ans de supercars à moteur central 12 cylindres à plat au sommet de la gamme de Ferrari, la 550 Maranello 1996 a réintroduit le V12 monté à l’avant en tant que moteur sélectionné pour les hautes performances de la marque. Ce nouveau fleuron de Ferrari, dont le V12 de 5,5 litres déployait 478 ch, était équipé d’une boîte de vitesses traditionnelle à six rapports montée à l’arrière et d’un différentiel à glissement limité. En dépit de sa construction et de sa technologie ultra-moderne, la 550 marque le retour au format « classique » de la GT à moteur avant de Ferrari. Rien d’étonnant que certains l’aient qualifiée de « Daytona ressuscitée » à son lancement.
Une GT à moteur V12 encore plus déchaînée vit le jour en 2010 avec le lancement de la 599 GTO, une version homologuée de la 599XX, redoutablement rapide et réservée à la piste. Troisième Ferrari à porter l’emblématique plaque GTO, cette 599 très spéciale intégra les configurations de pointe du châssis de la voiture XX, les commandes de conduite électroniques et le perfectionnement aérodynamique. Le résultat ? Une voiture incroyablement réactive, stable et maîtrisable sur la route et, bien sûr, sur la piste. Avec un moteur de 6,0 litres développant 620 ch, elle offrait une expérience de conduite magnifiquement équilibrée et merveilleusement grisante.
En 2017, la Ferrari 812 Superfast marquait un tournant en matière de sensations de conduite. Succédant à la F12berlinetta de 2012, la 812 porta à un niveau supérieur les performances et l’ingénierie de son prédécesseur, de sorte à offrir une expérience de conduite inégalée à tous ceux qui eurent la chance de se trouver à son volant. Avec les 800 ch de son V12 de 6,5 litres, la 812 Superfast pouvait atteindre 100 km/h en seulement 2,9 secondes et une vitesse de pointe ahurissante de 340 km/h. Était-il possible de faire mieux ?
Eh bien ! Oui. Le lancement de la 12Cilindri signe le dernier chapitre de la glorieuse époque du V12 de Ferrari. Chef-d’œuvre technologique aux performance stratosphériques, la 12Cilindri s’inscrit dans la lignée des modèles V12 montés à l’avant de Ferrari, sans conteste les plus belles voitures jamais construites.